Toute l'équipe du Centre de Soins et ses éclopés vous souhaitent une Bonne et Heureuse Année 2003
Assemblée Générale | La petite bête qui monte...
| PLOUF !!! | Bilan 2002 | Que ferait-on sans eux ? | Journées Découvertes
2003 | Premier bilan, quelles perspectives d'avenir ? | Songe d'une nuit
d'automne | La roue tourne | Le cala...quoi ? le calamus ! | Du renouveau
pour les volières | Un cygne du destin
La prochaine Assemblée Générale aura lieu le vendredi
21 Février 2003 à 19h à la Salle Claude Vacheron à
Francheville (voir plan). Sont prévus à l'ordre du jour :
NB : Les personnes ne pouvant pas être présentes à l'Assemblée
Générale sont invitées à nous retourner la procuration
jointe au bulletin d'adhésion.
Merci
Laetitia
Cela fait quelque temps déjà que le centre a fait ses débuts sur internet et qu'il possède son propre site (http://csosl.free.fr). Actuellement, la communication par Email entre les bénévoles et les adhérents se développe à grande vitesse. Alors, si vous avez une adresse électronique, n'hésitez pas à nous envoyer un Email à l'adresse csosl@free.fr, cela vous permettra de recevoir des informations et des nouvelles fraîches du centre de soins. Vous pourrez également recevoir la circulaire (400 à 500 Ko soit environ 3 minutes avec un modem classique). Cela permettra également au centre de soins de faire des économies sur les frais d'envoi des circulaires.
Laetitia
Les bénévoles n'hésitent pas à mouiller leur chemise pour aider le Centre !
Par une belle soirée de septembre, Laetitia se retrouva ainsi au bord du canal de Jonage, à la recherche d'un cygne en détresse qu'on nous avait signalé. Repérant le bel oiseau près de la berge, elle s'élança, dans un sublime mouvement de filet, et... On vous laisse deviner la suite !
Aurait-elle confondu le chant du cygne et celui des sirènes attirantes ? Voulait-elle tenter une nouvelle méthode de capture à la nage ? Celle-ci en tout cas ne fut pas très concluante; et allez savoir pourquoi, elle préféra remettre au lendemain la récupération du cygne.
Bonne nouvelle tout de même : elle n'y a même pas perdu son sac
(vous savez, ce machin où on met des choses futiles comme ses clefs,
ses papiers, son téléphone...) ; il a d'ailleurs plutôt
bien résisté, et elle a pu regagner sa voiture pour rentrer
(en évitant habilement les pêcheurs et autres badauds qui auraient
pu s'étonner de son aspect un tantinet humide...).
Pour l'année 2002, le Centre de Soins a reçu 1161 oiseaux, répartis en 85 espèces dont certaines peu communes : un héron pourpré, un coucou gris, un busard des roseaux, etc. Environ 800 oiseaux ont dû être refusés.
68% des oiseaux proviennent du Rhône et 17% de l'Ain. 37% des oiseaux sont relâchés.
La cause d'arrivée "Autres" regroupe les oiseaux arrivés à
cause de mauvaises conditions météorologiques, les oiseaux
mazoutés et d'autres causes d'arrivée très diverses.
La cause indéterminée regroupe les oiseaux pour lesquels on
n'a aucune certitude de ce qui leur est arrivé.
On parle souvent des bénévoles, assidus ou occasionnels, qui rythment la vie du centre de soins. Mais on oublie trop souvent de citer certaines personnes qui connaissent le centre, et les drôles d'oiseaux qui le fréquentent, aussi bien que n'importe quel bénévole sans jamais (ou presque) n'y avoir mis les pieds. Ce sont les parents, les conjoints et les proches des plus fêlés d'entre nous à qui il faut parfois une patience d'ange pour supporter tout ce que nous pouvons leur faire subir.
Ils acceptent les retards et les absences répétés, les repas et les réunions de famille écourtés.Aujourd'hui, nous voudrions vous remercier de votre compréhension et de votre patience. Grâce à vous, nous pouvons vivre pleinement notre passion et nous consacrer aux oiseaux. C'est promis, pour la nouvelle année, nous allons prendre de bonnes résolutions et essayer de temps en temps de lever le pied et de nous consacrer un peu plus à vous...
Merci encore à toutes les personnes qui se reconnaîtront dans ces lignes.
Laetitia (Danièle, Pascal, et les autres).
A chaque fois qu'elles ont eu lieu, les journées découverte du Centre de Soins ont remporté un franc succès auprès du public, des médias et des élus. Cela permet également de faire rentrer un peu d'argent dans les caisses du centre de soins.
Seulement voilà, l'organisation d'un tel événement implique un travail de préparation colossal dans les mois qui précèdent ; c'est pourquoi nous recherchons un groupe de personnes bien motivées pour s'investir dans cette tâche.
Il faut contacter les élus, les médias, demander quelques autorisations, prévoir les stands, le ravitaillement, le fléchage...
Si vous êtes intéressés pour participer à l'organisation des prochaines journées découverte (probablement le dernier week-end de septembre 2003), ou pour plus d'infos, merci de bien vouloir vous faire connaître.
Aurore
Le Centre de Soins est une association loi 1901, qui compte environ 500 membres à ce jour. Son objectif est de prendre en charge les oiseaux sauvages blessés ou malades, jusqu'à leur réhabilitation dans leur milieu naturel.
Il est adhérent à l'U.F.C.S. (Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage), ainsi qu'à l'E.R.A.C.S. (Entente Rhône-Alpes des Centres de Sauvegarde).
Son périmètre d'activité s'étend à tout le département du Rhône, aux deux tiers de l'Ain, et à une partie des départements limitrophes (Loire, Saône et Loire, Isère...).
L'aventure commence en juin 1997, lorsque trois bonnes volontés décident de relancer l'association du Centre de Soins pour Oiseaux sauvages. Le 26 février 1998, l'autorisation d'ouverture, tant attendue, est enfin obtenue !
L'un des membres fondateurs, Pascal TAVERNIER, est employé en tant que responsable du Centre, et bientôt entouré d'une troupe croissante de bénévoles.
Les pensionnaires ne se font pas attendre ! Alors qu'on estimait environ 300 entrées annuelles, on dépasse les 700 dès la première année. Depuis, leur nombre ne cesse de croître, faisant parfois notre désespoir, surtout dans la période printanière d'afflux des jeunes...
Juin 1999 voit l'arrivée d'une présidente pleine d'énergie qui se débat corps et âme pour améliorer les conditions de vie au Centre. Malgré tout, l'augmentation du nombre de nos pensionnaires devient impossible à assumer convenablement. Une douloureuse décision doit être prise : refuser temporairement les espèces les plus communes, jusqu'à la fin du " rush " des beaux jours.
Devant le surplus de travail, un second emploi-jeune est créé en septembre 2000 pour renforcer le premier. Laurent aide Pascal pour les soins, et s'occupe également de la sensibilisation et de l'éducation du public à la protection de l'environnement.
Fin 2000, l'hébergement des oiseaux est aussi amélioré avec l'agrandissement des volières, qui passent de 400 à 700 m2. Cependant, à peine achevées, elles arrivent déjà à saturation...
En janvier 2001, à l'initiative de Pascal, les centres de la région s'unissent dans l'Entente Rhône-Alpes des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage. Celle-ci permet une meilleure gestion de chaque structure. L'Entente est aussi un moyen de monter des projets communs, et peut-être à terme de favoriser la création de nouveaux centres régionaux...
En janvier 2002, nous respirons davantage, grâce à l'octroi par le Grand Lyon de nouveaux locaux : spécialement aménagés pour nous, 50 m2 de bureaux doublent notre surface et permettent de consacrer entièrement le rez-de-chaussée à l'hébergement et aux soins de nos pensionnaires. Cependant, en plus des locaux, des bras sont nécessaires pour assurer l'entretien des oiseaux ! Les bénévoles continuent à se relayer, mais ne parviennent pas à suffire aux besoins grandissants.
Malgré cela, l'affluence des jeunes oiseaux, qui dépasse encore toutes nos prévisions, s'avère impossible à prendre en charge dans de bonnes conditions. Le manque de moyens matériels, humains et financiers nous contraint encore une fois à refuser certaines espèces. Cette décision est plus durable : le temps gagné devra nous permettre de chercher des solutions pour accueillir à nouveau tous les individus sans distinction. En attendant, nous nous limitons aux rapaces, oiseaux d'eau et autres espèces rares...
| 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | |
| Nombre d'oiseaux | 650 | 624 | 780 | 1282 | 1161 |
| Nombre d'espèces | 81 | 73 | 81 | 97 | 85 |
| Nombre de refus | 0 | environ 100 | 0 | environ 300 | environ 800 |
| Nombre de membres | 83 | 172 | 283 | 434 | 460 |
| Nombre de bénévoles | 15 | 32 | 51 | 65 | 70 |
Ce refus d'oiseaux, décidé à la fin du mois de juin devant notre incapacité à gérer une telle affluence, nous est intolérable. Outre le problème législatif que cela pose, force est de constater que les particuliers inexpérimentés et sans équipement ne peuvent pas offrir aux oiseaux les meilleures chances de succès, malgré tous nos conseils et leur bonne volonté. De plus, nous ne remplissons plus notre rôle social vis-à-vis du public, souvent ému et désemparé face à la faune sauvage en détresse.
Malgré toute la passion qui nous anime, si aucune évolution positive ne pouvait être développée rapidement et que la situation des animaux continuait à se dégrader, de même que nos conditions financières, le Centre de Soins préférerait fermer ses portes plutôt que de mal remplir la mission qu'il s'est fixé...
Nous avons besoin de 100 m² de locaux supplémentaires et d'un local permettant le stockage de matériel. Nous avons également besoin de 2000 m² de volières pour accueillir dans de bonnes conditions tous les oiseaux. Les volières actuelles font 700 m² et certains rapaces doivent être transférés dans d'autres centres de soins, faute de place.
Nous souhaiterions prioritairement développer l'accueil de stagiaires. Des embauches supplémentaires seraient aussi les bienvenues.
Par ailleurs, les employés devraient pouvoir se consacrer pleinement à leur mission de soins des oiseaux. Pour l'instant, une partie conséquente de leur temps est aussi utilisée pour la réalisation d'animations et le travail administratif.
Nos besoins humains et matériels nécessitent des fonds adaptés. Nos revenus, essentiellement basés sur les adhésions, les dons, et des aides ponctuelles, rendent notre budget assez aléatoire. Pour construire des projets à long terme, nous devons trouver des ressources durables suffisantes.
Un partage de notre activité sur deux sites différents. Mais, une telle organisation serait sans doute difficile à gérer (partage du travail et du matériel, perte de temps en déplacements...), ce qui limite notre enthousiasme.
Un déménagement complet de notre structure. C'est ce qui nous paraît le plus facilement réalisable. Nous en profiterions pour construire d'emblée les installations nécessaires à notre activité, avec les aménagements qui nous permettraient un fonctionnement optimal.
La création de nouveaux Centres dans l'Ain ou un autre département. Une coopération entre ces nouveaux centres et les structures déjà existantes, telle qu'elle se pratique déjà au sein de notre Entente Rhône-Alpes, permettrait une meilleure gestion de la charge de travail, avec par exemple une répartition entre les centres de certaines activités spécifiques, et un soutien mutuel toujours appréciable.
En résumé, le Centre de Soins a la volonté d'améliorer à la fois le service qu'il propose et les conditions de travail au quotidien, et par conséquent les résultats obtenus. Nous sommes déjà l'un des centres les plus importants au niveau national. La quantité d'oiseaux reçus ne nous empêche pas d'obtenir des résultats très honorables par rapport au taux de relâcher moyen des Centres de Sauvegarde. Pourtant, nous voulons faire encore mieux !
De nombreux projets nous tiennent encore à cœur, en particulier un accueil et un suivi rigoureux des oiseaux dans des conditions optimales.
Certes, l'ensemble se mettra en place petit à petit mais il est grand temps pour nous de réagir. C'est à ce prix que nous espérons devenir exemplaires dans la réalisation de notre mission. Il n'y a pas de temps à perdre, retroussons vite nos manches !
VOUS AUSSI VOUS POUVEZ NOUS AIDER :
Pascal
Tout commence en général par un coup de fil au milieu d'une journée déjà surchargée. Et là, réflexe oblige, je réponds. C'est le Centre de Soins : un pauvre oiseau en détresse à Pétaouchnock. Les gens ne peuvent pas l'emmener car ils n'ont pas de voiture, il n'y a personne d'autre, je suis sa dernière chance. Bon OK, je vais annuler mon rendez-vous chez le dentiste (ça tombe bien, je voulais pas y aller!), je ferai mes courses demain et pour la sortie avec les copains ce soir... ils comprendront.
Première étape, je rappelle l'heureux découvreur de l'oiseau pour lui fixer un rendez-vous. il est disponible entre 15 et 17 heures seulement. Il y a au moins 1H de route, donc pas de temps à perdre. J'attrape la carte, ma carte bleue, car bien sûr le réservoir est vide et me voilà partie. J'évite un camion de livraison, j'arrive à me libérer du bus, un petit raccourci pour m'épargner les travaux, heureusement à cette heure pas de bouchons. Ce ne sera pas le même plaisir au retour. Enfin la Nationale. Malheureusement la pluie a décidé d'être de la partie. Au moins comme ça je ne regretterai pas de ne pas pouvoir faire de tourisme. J'arrive au point de rendez-vous, mais personne. 1/4 d'heure après toujours personne! je rappelle : sa femme m'informe que son mari est parti avec la voiture (???) faire des courses mais elle envoie son fils dès qu'il rentre. Heureusement il ne tarde pas à arriver, en voiture ! Il n'a pas l'oiseau avec lui car celui-ci est en liberté dans le jardin, coincé sous le tas de bois. Je libère ma jolie hulotte et la mets dans le carton que j'avais pris soin d'emmener car bien sûr ils n'en avaient pas. Par contre, pas moyen de partir car ils ont trois tonnes de questions. Avec un peu de chance, ils m'offriront un café et se laisseront convaincre d'adhérer. 45 minutes plus tard, je repars enfin, sans ma dose de caféine ni le moindre denier ; ils n'avaient ni espèces, ni chéquier. Décidément ! Je leur ai quand même laissé un bulletin d'adhésion, mais je me fais peu d'illusions.
Avant de prendre la route du retour j'appelle le Centre. Bonne intuition : un autre auto-stoppeur a prendre presque sur la route, à peine 30 km de détours. Au point où j'en suis, ça évitera à quelqu'un d'autre de venir dans le secteur ! Cette fois-ci, les gens qui ont trouvé le faucon ont fait une bonne partie du trajet. Ils sont au rendez-vous à l'heure dite, posent quelques questions et me demandent comment ils pourraient nous aider. Finalement, ils adhèrent et font même un petit don. Sympa ! Ce qui est moins sympa, c'est la fracture ouverte du crécerelle qui promet un bon moment de soins à l'arrivée.
Me voilà sur le chemin du retour, pas trop vite car il fait presque nuit, il y a du brouillard et j'ai 2 grands blessés avec moi. Et les embouteillages, bien sûr ! Enfin c'est pas encore fini. Une fois arrivée au Centre, il reste à examiner et installer mes 2 clients, nettoyer la fracture ouverte de ce faucon, sans se faire pincer de préférence !.
Soudain, le téléphone sonne. Et Pascal met vraiment beaucoup de temps à répondre, c'est bizarre. Cette sonnerie est d'ailleurs bien étrange, on dirait celle de mon réveil... Ce n'était donc qu'un mauvais rêve! Mais soudain, le téléphone sonne pour de bon cette fois. et devinez ce que c'est : le Centre de Soins a un oiseau à récupérer à Pétaouchnock ... Rêve prémonitoire ou étrange coïncidence ?
Aurore
Si l'aventure vous tente, le centre de soins est toujours à la recherche de récupérateurs. N'hésitez pas à vous faire connaître.
J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à écrire des petits articles dans la circulaire, mais aujourd'hui, je ne vais pas vous conter une récupération épique, ni vous brosser un portrait humoristique du parfait bénévole, ni même vous faire partager ma passion pour les oiseaux au travers d'une description lyrique d'un regard de hibou grand duc. Je vous informe simplement que je ne renouvellerai pas mon mandat de Présidente à la prochaine Assemblée Générale (à laquelle vous viendrez nombreux j'espère !), des circonstances familiales m'imposant ce choix que je n'aurais jamais pensé devoir faire un jour, à mon grand désespoir !
Il y a bientôt 5 ans que je soigne des oiseaux, presque 4 que j'assure les fonctions de Présidente, le tout à plein temps, avec une très grande motivation et un grand bonheur (malgré des moments pas toujours faciles). Le tandem Pascal-Danièle a bien fonctionné, la route parcourue s'est révélée riche en expériences et en moments privilégiés de toutes sortes, partagés avec l'équipe efficace du Centre de Soins. Ensemble, nous avons tous fait un bon boulot. Seul point noir que je trouve intolérable : avoir été obligés de refuser certains des oiseaux que vous aviez récupérés par manque de moyens. Je souhaite que cela cesse le plus vite possible, tout dépendra du bon vouloir des instances "d'en haut" (nous les harcelons dans cet objectif !).
Je suis triste bien sûr, mais certaine que les grands projets qui sont lancés aboutiront avec l'aide de chacun et que nos futurs pensionnaires accorderont au Centre la distinction "4 étoiles" qu'il méritera.
Rassurez-vous, une autre personne digne de confiance (et aussi "fêlée" que moi) est prête à prendre la relève, si vous donnez votre approbation à l'AG (les candidats ne se bousculant pas !). Vous y gagnerez car elle est beaucoup plus jeune et a plus d'un neurone dans son sac - Qualités nécessaires avec un responsable de Centre aussi dynamique que Pascal ! De toute façon, je n'ai pas l'intention de déserter le poste de simple bénévole qui me reste ...
Avec tous mes remerciements personnels pour l'intérêt que vous manifestez envers nos efforts à sauver les oiseaux sauvages.
Danièle
Les travaux récemment entrepris en volière me replongent deux ans en arrière...
Nous sommes à la fin du mois de septembre 2000. Je profite du beau temps pour commencer à peindre l'intérieur de la " volière bassin ", occupée à l'époque par des canards et un faisan (Avec le recul, je me dis que c'était peut-être déjà notre bon vieux Robert). Je rentre avec mon pinceau et deux pots de peinture à la main. Bon prince, Pascal qui m'avait accompagné, referme la porte derrière moi et repart dans les locaux du Centre de soins après m'avoir donné des consignes du style : " tu peins les planches, mais pas les oiseaux " (" je devrais pouvoir y arriver... ").
Quelques minutes après avoir commencé ma besogne je suis pris d'un doute : Pascal ne m'aurait-il pas enfermé en repartant ? (" Non, il n'a pas pu faire ça... "). Quelques coups de pinceau plus tard, fébrile, je m'en vais quand même vérifier la chose (" pourvu qu'il n'ait pas fait ça "). Et ma crainte était fondée, il m'a fait prisonnier. Je pose immédiatement le pinceau et j'essaie de trouver une solution pour sortir (" restons calme "). Je n'en trouve pas (" au secours ! "). Je me rassure en me disant que Pascal a sans doute prévu de revenir (" l'espoir fait vivre paraît-il "). Une heure plus tard, j'estime qu'il ne faut plus compter sur cette éventualité (" je suis foutu !")...
En cette fin du mois de septembre le soleil tape encore très fort. Je commence à avoir soif (" je boirais bien quelque chose. Oui, une bonne bière bien fraîche... "). Mais j'ai beau chercher, il n'y a pas plus de frigo remplit de boissons fraîches dans cette volière que de bébé phoque au Sahara. A ce moment-là, les canards ne trouvent rien de mieux que de s'ébrouer dans leur bassin me desséchant par la même encore un peu plus le gosier.
Vu comme c'est parti, je me dis que je vais y passer la nuit et que le bénévole qui viendra nourrir les oiseaux demain sera bien surpris.
Je reprends espoir peu de temps après. Un groupe de promeneurs aussi discret qu'une tempête tropicale passe sur le sentier qui longe la rivière Yzeron. Mais je n'ose pas crier à l'aide afin de ne pas perturber davantage le havre de paix que constituent les volières de réadaptation. De toute façon, mes hypothétiques sauveurs font tellement de bruit qu'ils ne seraient même pas capables d'entendre un Concorde au décollage.
Je reste donc coincé dans cette satanée volière. Le temps de réfléchir, je peins quelques planches y compris les fameuses planches du bas que Dominique évoquait déjà dans la circulaire n°7.
L'idée de mettre un grand coup de pieds dans la porte me traverse l'esprit (" non, je ne peux faire ça "). Le bricoleur de génie qui sommeille en moi reste profondément assoupi (" j'aurais mieux fait d'être un téléspectateur assidu des aventures de Mac Gyver ").
Je jette un coup d'œil sur les oiseaux de la volière, les canards sont entrain de faire la sieste à l'ombre pendant que je transpire en plein soleil (" bande d'ingrats ! "). Le faisan, intrigué, tourne autour du pot... de peinture.
Entre deux coups de pinceaux je multiplie sans succès mes tentatives d'évasion (" je n'ai pourtant raté aucune des moultes rediffusions de l'évadé d'Alcatraz ").
Et là, une inspiration - pour ne pas dire un trait de génie - me traverse l'esprit. La plume d'un cygne, ancien pensionnaire de la volière, traîne par terre. Elle pourrait m'être d'un grand secours. Je glisse le calamus* de la plume entre deux planches de la palissade et j'essaie d'atteindre le loquet de la trappe de nourrissage. Mon idée est simple, ce qui n'enlève rien au génie. En réussissant à ouvrir la trappe, je n'aurais plus qu'à passer mon bras au travers afin d'atteindre, du bout des doigts, le loquet de la porte. L'idée est excellente (" je ne vous le fais pas dire "). La réalisation est plus hasardeuse. Imaginez-vous entrain de manger une pleine assiette de soupe avec des baguettes chinoises le tout muni de gants de boxe et vous comprendrez la difficulté à laquelle je dois faire face. Mais ma persévérance est finalement récompensée et je recouvre la liberté.
Grâce à cette aventure (" ok... d'accord..." aventure " est un bien grand mot "), j'ai connu, comme beaucoup d'oiseaux depuis l'ouverture du Centre de Soins, le bonheur d'être relâché. Un grand moment !
*Le calamus, c'est la partie de la plume qui est fichée dans l'épiderme de l'oiseau.
Laurent
Il faut dire que les bénévoles les plus récents se sentaient frustrés de n'avoir pas connu la mythique construction des premières volières, dans la boue ou le gel, avec les gobelets en plastique recyclés qui fondent au fur et à mesure des thés bien chauds... Certains jeunots n'avaient même pas vécu leur agrandissement. Comprenez qu'il manquait quelque chose à leur culture générale !
Alors, on a remis ça. Rassurez-vous, il ne s'agissait pas d'une construction de volières à proprement parler, mais plutôt d'une réfection des nôtres, qui en avaient bien besoin ! C'était aussi l'occasion d'offrir à nos protégés des abris dignes de ce nom avant l'hiver... et surtout avant que Danièle nous tape dessus pour les avoir. Depuis le temps qu'elle en parlait, elle commençait presque à ne plus en dormir de la nuit...
Une joyeuse équipe s'est donc lancée, bravant les intempéries (remarquez, ça motive pour construire le toit le plus vite possible... et pouvoir s'y réfugier !), et les escabeaux branlants (surtout quand ils s'enfoncent dans la terre un peu trop meuble, d'ailleurs). Les allées et venues, combinées à la pluie, eurent tout de même pour résultat de transformer tout le tour des volières en un gigantesque terrain de boue, version " lutteuses de Fort Boyard ". Mais les courageux bénévoles firent une brillante démonstration de leurs talents en patinage artistique pour ne pas s'y étaler tout de suite (quoique... il paraît que c'est bon pour la peau, non ?). Le plus difficile, maintenant, c'est d'extraire son premier pied une fois qu'on a posé le deuxième...
A part ce détail, le résultat est prometteur. La plupart des volières disposent d'un abri confortable, ont eu droit à un bon coup de peinture, et même à de nouvelles trappes pour disposer la nourriture sans perturber les oiseaux (qui, faut-il le rappeler, sont sauvages et stressent facilement). L'une d'elles est en aménagement afin d'être divisée en volières de soins, pour ceux de nos pensionnaires qui supportent mal l'enfermement dans les locaux pendant leur " hospitalisation ".
Bref, on a de quoi être optimistes ! Cependant, ce n'est pas fini, et il nous faut avancer avant l'affluence du printemps. Alors, si vous avez un peu de temps, n'hésitez pas à nous rejoindre ! L'ambiance est bonne, surtout quand on est nombreux, et votre aide sera précieuse quelles que soient vos compétences (la preuve, même moi...). Et puis, avouez que ce serait dommage de rater ça !
Laurence
Tout a commencé ce matin là, à 8 heures, de façon très ordinaire au Centre de Soins. Une dame angoissée venait de découvrir, au milieu de son lotissement, un énorme cygne certainement blessé aux pattes puisqu'il ne pouvait se déplacer qu'avec de grandes difficultés.
Notre mode d'emploi pour le capturer n'a pas convaincu tout de suite notre amie des oiseaux, mais motivée par les dangers qu'encourait ce volatile au milieu du chemin des écoliers, elle a courageusement réussi, malgré des crachements de protestation dissuasifs, à le mettre dans un carton.
Le bénévole sollicité a donc interrompu ses courses de Noël pour récupérer ce 33ème cygne de l'année.
Jusque là, rien de très original direz-vous ? Sauf que ce gros cygne belliqueux et crachouilleur qui tenait à peine debout était... une énorme oie que son poids empêchait de marcher !!! Surprise de Noël.
Il a fallu convaincre notre récupérateur de ne pas repartir avec son futur réveillon (pas facile car il voyait déjà ce charmant oiseau domestique au milieu de marrons en compensation de ses frais kilométriques). Mais nous avons un code de déontologie sévère au Centre de Soins : nous ne mangeons jamais les oiseaux récupérés !!!
Elle va donc vivre des jours heureux dans une charmante famille, en compagnie d'autres volailles ayant échappé à leur horrible destin. Mais, à mon avis, elle sera la seule oie de France mise au régime à la veille de Noël !
Danièle
Les articles parus n'engagent que leurs auteurs. Merci à tous ceux qui ont participé à cette circulaire.