Association du Centre de Soins pour Oiseaux Sauvages du Lyonnais

Grand Moulin de l'Yzeron, chemin du Grand Moulin, 69340 Francheville
Tél : 04.78.57.17.44 | e-mail : csosl@free.fr | site web : http://csosl.free.fr

Circulaire n° 15, Septembre 2002

Au Sommaire :

Milles Excuses | SOS | A Savoir | On t'aime bien mais... | Nourrir ou ne pas Nourrir, là est la question... | Anecdotes | Wanted | Un Urubu dans le jardin | Histoires de faisan | Agenda


Milles Excuses

Après s'être longtemps fait désirer (la précédente est parue en janvier), la nouvelle circulaire est (enfin) arrivée.

En effet, de sombres nuages dans le ciel du centre de soins puis le manque de temps dû à la surcharge de travail du printemps ont retardé la parution de cette circulaire. Au point que certains d'entre vous ont oublié de renouveler leur adhésion pour 2002 !!! (Si c'est le cas, vous trouverez un bulletin de réadhésion avec cette circulaire).

Si vous vous sentez une âme d'écrivain ou que vous vouliez tout simplement donner votre avis sur un sujet, illustrer la circulaire, vous pouvez nous contacter et nous envoyer vos articles. De plus, le centre de soins recherche toujours de nouveaux bénévoles dans tous les domaines. Les seules conditions : être motivé et assez disponible.

Toute l'équipe du centre de soins vous présente ses excuses pour cette longue attente et vous souhaite une bonne lecture.

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SOS (à ne pas prendre à la légère)

L'année 2002 risque de rester dans nos mémoires comme une année terrible pour le Centre de Soins !

Dès la fin du mois de février, les difficultés ont commencé pour Laurent. Affrontant d'importants problèmes de santé, il a été obligé de s'absenter plusieurs mois ; et malgré son remplacement, sa présence a beaucoup manqué au Centre ! Heureusement, à présent rétabli, il revient progressivement depuis le début du mois.

Comme tous les ans, le point noir fut le printemps, grand moment d'affluence des oiseaux. Le Centre est victime de son succès... et du manque de moyens qui devraient l'accompagner pour mener à bien sa mission ! Rien que pour le mois de juin, ce furent 340 arrivées qui furent enregistrées : un record ! Malgré l'aide de Christine, engagée en emploi saisonnier pour cette période critique, la situation devint vite ingérable.

Une pénible décision, pourtant regrettée par le passé, dut finalement être prise : refuser les oiseaux des espèces les plus communes. Près de 700 oiseaux ont été victimes de cette discrimination forcée. " Victimes ", car chez des particuliers, même pleins de bonne volonté et forts de nos recommandations, les oiseaux ne bénéficient ni des structures ni de l'expérience pratique d'un centre de soins, et nombre d'entre eux connaissent un sort peu enviable... Mais comment les accepter sachant qu'ils mourraient au Centre faute de soins ? Une telle situation serait encore plus intolérable.

Pourtant, ce n'est pas le désir de bien faire qui nous manque ! Voilà plus de quatre ans que nous travaillons avec passion, et même comme des forcenés en cette période printanière où les semaines dépassent souvent les 100 heures de besogne. Nos précédents appels au secours n'ont jamais été vraiment pris au sérieux. Mais les faits sont là : nos réserves d'énergie ne sont pas éternelles, et nous ne pouvons pas continuer dans de telles conditions. Le couperet doit tomber : dorénavant, ne seront acceptés au Centre de Soins que les rapaces, les oiseaux d'eau et les autres espèces rares. Nous sommes contraints de refuser, de façon durable, les individus d'espèces plus communes. Ce n'est pas l'esprit du Centre, mais c'est peut-être le seul moyen de nous consacrer correctement au sauvetage de nos pensionnaires... De plus, nous resterons bien entendu disponibles pour donner tous les conseils utiles.

Nous voulons aussi en profiter pour étudier les moyens de recommencer, dans un futur que nous espérons proche, à récupérer tous les oiseaux sans aucune ségrégation, et à leur assurer toute l'attention que méritent leurs soins. L'aide de nouveaux partenaires nous serait extrêmement bénéfique dans cette optique. Surtout, nous continuons à compter sur votre soutien, plus que jamais indispensable. Nous espérons que, malgré la déception (justifiée !) de nous voir refuser certains oiseaux, vous saurez nous comprendre et nous excuser, et que nous pourrons toujours vous compter parmi nos membres. Et qui sait ? Peut-être saurez vous aussi nous mettre en relation avec d'éventuels partenaires ?

Ensemble, nous ferons tout notre possible pour une évolution positive du Centre !

Pascal

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A SAVOIR

Charge de travail nécessaire pour le fonctionnement normal du centre (à ce jour, environ 1800 oiseaux par an).

D'Avril à Septembre :

Nombre d'heures nécessaires /semaine

Nombre d'emplois (35 h/semaine)

Employés

700 h (105 h réalisées actuellement)

15

Bénévoles

189 h réalisées actuellement

5,4

D'Octobre à Mars :

Nombre d'heures nécessaires /semaine

Nombre d'emplois (35 h/semaine)

Employés

161 h (105 h réalisées actuellement)

5

Bénévoles

119 h réalisées actuellement

3,4

Pour que le centre ait un fonctionnement normal, il faudrait 5 emplois au 35 h en période calme, 15 au printemps ce qui représente un coût total de 215'690 EUR (environ 1'415'000 FRF).

Si vous souhaitez que le centre de soins continue à exister dans les années qui viennent, c'est maintenant qu'il faut agir. Toutes les idées (même semblant farfelus) seront les bienvenues, sans oublier vos dons et réadhésions (mais sur ce point, vous nous avez déjà montré que votre générosité !).

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" On t'aime bien, mais... "

Depuis plusieurs années déjà, je constatais une nette diminution du nombre de moineaux dans mon voisinage. Les couples nicheurs autrefois très nombreux sous les toitures ont abandonné les lieux ; et l'hiver dernier, à la mangeoire, je n'ai observé que trois moineaux !

Bien entendu, j'en ai parlé au sein du CSOL et j'ai essayé de sensibiliser les bénévoles sur ce sujet, mais ils m'ont pris pour le plus gravement atteint des hurluberlus de l'association : " les moineaux en danger ? On t'aime bien, mais... ".

Depuis les avis ont évolué. En effet, la diminution du nombre de moineaux se vérifie à plus grande échelle. C'est ainsi que La Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux est en train de mener une enquête nationale. Avec son "Projet Moineaux 2002", la LRBPO veut attirer l'attention " sur la situation préoccupante des moineaux " et tente de connaître les causes de leur déclin [1].

Le numéro 67 de l'Oiseau Magazine (édité par la LPO) [2]‚ évoque lui aussi ce phénomène et nous dresse toute une liste d'espèces qui voient leur population diminuer de façon plus ou moins significative.

Pour plus d'infos :
[1] http://www.protectiondesoiseaux.be/mussenproject/huismus.htm
[2] L'Oiseau Magazine n° 67 de juillet - août 2002.

Laurent

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Nourrir ou ne pas nourrir, là est la question...

Il est très agréable d'observer les oiseaux autour d'une mangeoire. De plus, nourrir les oiseaux peut s'avérer utile, si c'est fait correctement.

Avant tout, il ne faut jamais nourrir les oiseaux à la belle saison (soit entre mars et octobre). Pendant cette période, il y a dans la nature suffisamment de quoi manger et nourrir peut faire plus de mal que de bien.

Une mangeoire est une source de regroupement des oiseaux. Elle va attirer les oiseaux bien portants mais surtout des oiseaux malades et favoriser ainsi la transmission des maladies. Il ne faut pas non plus laisser d'eau car elle se transforme rapidement avec la chaleur en véritable bouillon de culture. C'est ainsi que nous recevons chaque année des dizaines d'appels de gens catastrophés qui observent autour de leur mangeoire, en période chaude, un ou deux oiseaux qui meurent chaque jour, en particulier des pigeons et des tourterelles. Ces oiseaux sont victimes d'une maladie parasitaire appelée trichomonose. Elle se caractérise par des dépôts dans la gorge qui empêchent l'oiseau de se nourrir, l'affaiblissent et peuvent provoquer son étouffement. Quand on se rend compte que l'oiseau est atteint, la maladie est déjà à un stade avancé et il est souvent trop tard pour faire quelque chose.

La seule période où les oiseaux ont besoin d'être nourris se situe de novembre à février. Il fait froid, la nourriture se fait plus rare. Là, la mangeoire est utile. Elle doit comporter des graines riches en lipides pour augmenter les réserves de graisses et éviter les déperditions de chaleur. Il faut mettre de l'eau aussi. L'eau doit être changée tous les jours, ou plus souvent si il gèle. Elle ne doit comporter aucun additif.

Maintenant, à vous de jouer : que mettriez vous dans la mangeoire idéale ?


BonMauvais
- du tournesol


- une tartine de beurre et de confiture


- du vin chaud


- du pain ou de la brioche


- de l'eau


- du chocolat


- des fruits


- du blé


- du lait


- des boules de graisses


(Les réponses sont à la fin de la circulaire, ne trichez pas !)

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Anecdotes

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Wanted

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Un Urubu dans le jardin

Il n'est pas rare qu'on ait des appels pour des espèces prestigieuses qui se révèlent être des espèces plus communes. Ainsi, une grue n'était qu'un héron cendré et les bébés aigles ne sont que des martinets. Aussi, quand une personne a signalé qu'elle avait dans son jardin un urubu à tête rouge, l'identification de l'oiseau avait peu de chance d'être correcte. En effet, l'Urubu à tête rouge est une espèce de vautour d'Amérique du sud, inexistant à l'état sauvage chez nous. Description prise de l'oiseau, il aurait pu s'agir d'un vautour fauve (ce qui est rare dans notre région mais un vautour au centre de soins, ça s'est déjà vu !). Quelle ne fut pas la surprise de Pascal en découvrant sur place que l'oiseau en question était ... un Urubu à tête rouge. L'oiseau en pleine forme s'est envolé avant d'avoir pu être récupéré. Le mystère concernant sa provenance reste entier. Aucun des parcs de la région n'a signalé la disparition d'un Urubu.

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Histoires de Faisan

Robert est un gentil faisan, un peu râleur certes mais gentil. Son histoire mérite d'être racontée ici :

Il vivait dans une prairie tranquille, il était amoureux d'une jolie faisane et n'était jamais dérangé sauf par un petit groupe d'humains qui passaient par là, mais comme ils laissaient toujours tomber quelques graines derrière eux... Bref, la vie était belle. Jusqu'à ce jour de printemps où, venu d'on ne sait où, apparut dans la prairie un loubard qui lui piqua sa fiancée. Robert reçu ce jour là, la raclée de sa vie. Pour couronner le tout, alors qu'il boitait lamentablement, il se fit kidnapper par un de ces humains si gentils d'habitude, le plus grand d'entre eux. Le drôle de type l'emmena dans un endroit bizarre, tout blanc. Chaque jour, on lui faisait des petites misères, le logement était étroit mais ses blessures guérissaient petit à petit, la nourriture était abondante et les massages des caroncules agréables. Alors qu'il commençait à s'habituer à l'agitation qui régnait autour de lui, Robert fut emmené dans un endroit plus tranquille. Il y avait là plusieurs autres oiseaux qui devinrent vite de très bons amis et le ciel avait la même couleur que celui de sa prairie natale. Après plusieurs semaines de convalescence, Robert fut relâché, il retrouva sa prairie et sa vie d'avant.

Un jour, il crut reconnaître un de ces individus qui l'avaient aidé quand il en avait eu besoin. Et comme il s'approchait pour exprimer sa gratitude, il entendit un bruit affreux : PAN !, et ressentit une vive douleur. Il n'eut que le temps de prendre ses pattes à son cou et partit se cacher dans les fourrés d'où il ne sortit que quand il vit le grand type de la dernière fois.

Cette fois ci, le logement était un peu plus grand. Les gens avaient l'air content de le revoir. Et puis, il retrouva vite ses amis de la volière. Jusqu'à ce 1er février où il fut de nouveau relâché.

Robert s'ennuyait-il tout seul dans la prairie ? Regrettait-il la nourriture, la pension ? Est-il retombé sur le loubard ?

Toujours est-il que Robert est revenu frapper à la porte du centre de soins moins de quinze jours après avoir retrouvé sa liberté. Soigné pour la troisième fois, il a été relâché au début de l'été et on le voit régulièrement courir dans la prairie. Mais pour combien de temps ?

Laetitia

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Agenda : notez nos rendez-vous !

Les sorties et les conférences sont toutes gratuites. Merci de vous inscrire par téléphone.

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Réponses au jeu

Tous les aliments sucrés mais surtout salés sont nocifs pour les oiseaux, il ne faut donc pas donner ni du chocolat ni des cacahuètes salées. Le pain est peu digéré par les oiseaux. Il ne contient aucun élément assimilable pour eux. Le lait est toxique. Il ne faut jamais en donner même à un jeune oiseau. Le blé n’ est pas mauvais, pourtant sur une mangeoire, en hiver, il ne sera pas assez riche en lipides. On lui préférera du tournesol. On peut aussi mettre des boules de graisses que l’ on trouve dans le commerce, elles sont en général bien adaptées. Les fruits frais feront le bonheur d’ oiseaux tels que les merles. Et on mettra de l’ eau et non pas du vin chaud.

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Les articles parus n'engagent que leurs auteurs. Merci à tous ceux qui ont participé à cette circulaire.

Le Centre de Soins tient à remercier tous ses partenaires, en particulier :
Le Grand Lyon, le Conseil Général du Rhône, le Conseil Général de l'Ain, Le Conseil Régional Rhône-Alpes, Les mairies de Francheville, Meyzieu, et Craponne, Les laboratoires Pfizer, TVM, Intervet, Francodex, la COVELY, La Fondation Nature et Découvertes, la SPA, l'ENVL, Carrefour Ecully, et tous les autres...